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Déplacement ou mobilité  : comment ne pas faire fausse route ? 

Dans une petite entreprise, la souplesse d’organisation est souvent essentielle. Mais lorsqu’il s’agit de demander à un salarié de changer de lieu de travail, la prudence est de mise.  

Entre mobilité contractuelle et simples déplacements ponctuels, la distinction est subtile…mais déterminante pour éviter les litiges.  

Bien les comprendre, c’est pouvoir les utiliser à bon escient dès la rédaction du contrat de travail.  

Changer de bureau ou juste faire un saut chez le client ?  

La clause de mobilité permet de modifier durablement le lieu de travail dans une zone définie au contrat.  

La clause de déplacement occasionnel, elle, vise les missions ponctuelles, sans modification permanente du poste.  

Deux outils pour deux réalités bien distinctes du quotidien professionnel.  

Une clause pour chaque situation : trouvez votre boussole 

Pour les dirigeants de TPE, le choix entre mobilité et déplacement est stratégique :  

  • La clause de mobilité convient aux structures multi-sites ou en développement,  
  • La clause de déplacement occasionnel est idéale pour les activités de terrain ponctuelles.  

L’important, c’est de choisir le bon outil pour les bons trajets ! 

Mobilité ou déplacement ? Le match en un coup d’œil 

Critère Clause de mobilité Clause de déplacement 
Objet Changement durable du lieu de travail  Missions ponctuelles hors du lieu habituel 
Durée Permanente  Temporaire 
Nécessite un périmètre défini Oui : zone géographique précisée au contrat  Non : mais doit être raisonnable et prévisible 
Accord du salarié requis ? Non : si la clause est valable  Oui : sauf clause expresse au contrat 
Refus du salarié possible ? Faute possible si refus injustifié  Oui : sauf abus 
Usages typiques Changement de site, réorganisation  Rendez-vous clients, chantiers, salons 
Avantages Souplesse d’organisation sur le long terme  Flexibilité au quotidien 
Points de vigilance Clause trop large = inopposable Fréquence excessive = possible abus  

Focus sur la clause de déplacement occasionnel  

Désormais, la Cour de cassation prévoit que la clause de déplacement occasionnel valable s’impose au salarié. Ainsi, ce dernier ne peut refuser le déplacement professionnel prévu par l’employeur, sous peine de sanction disciplinaire (Cass, soc, 29 janvier 2025, n°23-19.263).  

Ladite clause permet ainsi d’imposer au salarié un déplacement en dehors de son secteur géographique habituel.  

Quatre conditions sont à respecter pour que la clause soit valable :  

  • Le déplacement s’inscrit dans le cadre habituel de ses activités,  
  • Le déplacement est justifié par l’intérêt de l’entreprise,  
  • Le déplacement est occasionnel ou temporaire,  
  • Le salarié est informé préalablement et dans un délai raisonnable de la durée prévisible du déplacement et du caractère temporaire de celui-ci.  

Un contrat bien pensé, c’est une organisation qui roule 

Des clauses claires et adaptées permettent de poser un cadre sain, compris par tous.  

Un salarié qui connaît les règles accepte plus facilement les missions qui sortent de l’ordinaire. Et l’employeur garde la main sur l’organisation, en toute sécurité.  

Rédiger malin, c’est anticiper sereinement 

Dans un contexte où la mobilité est souvent incontournable, mieux vaut jouer la carte de la précision et de la prévention. Une clause bien rédigée, réaliste et personnalisée, c’est un vrai atout de gestion pour une TPE.  

En effet, une clause bien construite n’est pas un luxe, mais un outil stratégique. Elle renforce votre liberté d’organisation tout en instaurant un cadre clair et protecteur pour vos salariés.  

Elle évite les incompréhensions, renforce la confiance et garantit la souplesse nécessaire à l’activité.  

Pour votre sérénité comme pour la leur, faites de la mobilité un levier, pas un obstacle.  

Besoin d’un accompagnement juridique ?  

Pour éviter tout risque de contentieux ou garantir la conformité de vos démarches, il est vivement conseillé de consulter un avocat en droit du travail.